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Photo du rédacteurVéronique Vandebroeck-Abeels

20 Fausses croyances en Pelvi-Périnéologie

Dernière mise à jour : 8 avr. 2020


Il existe beaucoup de mythes ou de fausses croyances au sujet de la Périnéologie et de la rééducation Pelvi Périnéale ...

1- Le « Stop-Pipi » est un exercice efficace recommandé pour muscler le Plancher Pelvien…

Certaines personnes pensent que le fait de retenir plusieurs fois l’urine pendant la miction constitue un exercice efficace pour entraîner le plancher pelvien. Malheureusement, cette pratique peut provoquer une vidange vésicale incomplète et des infections urinaires ainsi que des fuites urinaires par débordement.

En effet, lorsque le plancher pelvien se contracte, cela peut empêcher la vessie de se vider correctement. L’urine qui reste dans la vessie devient un milieu propice à la prolifération bactérienne entrainant souvent des infections urinaires. De plus, si la vidange mictionnelle est incomplète, la miction suivante sera plus rapprochée, ce qui n’est pas forcément un avantage. C’est donc à éviter !

Mon petit truc perso : Je propose aux patients le « soupir » (expiration longue) avant d’uriner pour provoquer une détente et vidanger complètement la vessie ! Et aussi d’aller aux WC uniquement quand on en a envie, et sans forcer !

2- Il faut « pousser » lorsque vous allez aux toilettes pour uriner plus rapidement ou lors d’une constipation...

mauvais car peut à la longue abîmer le Périnée et le rendre plus paresseux, moins tonique.

La constipation simple, est banale et très répandue ! La véritable constipation c’est lorsque l’on se rend moins de 3 fois à selle par semaine ou que l’on a de grandes difficultés à les évacuer sur une période s’étendant de plusieurs semaines à plusieurs années. Elle peut donc malmener les muscles périnéaux et causer de sérieux dommages à l’organisme. En cas de constipation chronique (sur une longue période), l’effort de poussée nécessaire pour expulser ses selles est tel qu’à la longue, il finit par endommager le périnée qui se relâche et, se trouve alors dans l’incapacité d’assurer son rôle de soutien des organes du petit bassin. La constipation chronique va occasionner une descente d’organes (appelée «prolapsus génital»), des fuites urinaires voire des troubles sexuels. On a remarqué que pendant la grossesse, les femmes sont souvent constipées alors que c’est la période où elles doivent être particulièrement vigilantes envers leur périnée !

Mon petit truc perso : Je conseille d’adopter une position différente sur les toilettes pour soulager le périnée et que la poussée ne s’exerce pas sur le plancher pelvien. En effet, beaucoup de gastro-entérologues préconisent de surélever ses jambes en utilisant un large marche pied ou tabouret pour poser bien écartés ses pieds de chaque côté du marche- pied, et pencher son buste en avant pour être dans une position presque accroupie sur les toilettes.

Ainsi l’angle ano- rectal est aligné, les muscles sphinctériens sont relâchés et ainsi libèrent les selles.

Ce type de marche pied spécifique contre la constipation existe (par ex. le Squatty Potty).

3- Le Périnée doit être très rigide, tendu et dur ….

Faux car le périnée est un ensemble de muscles mobiles (à la respi) et toniques (pour le soutien des viscères)

On peut le muscler, mais pas trop !!!

Pour retrouver de plus grande sensation et un bien-être plus important, il est souvent proposé aux femmes de muscler leur périnée. Les séances de gymnastique périnéales sont ouvertes à toutes les femmes, qu'elles aient déjà accouché ou non. Mais attention aux excès. Si un périnée tonifié est la clef d'un plus grand plaisir et d'un plus grand bien-être, mesure est le maître mot. Un plancher pelvien trop musclé peut se rigidifier et donc donner le résultat inverse à celui qu'on recherche, en perdant de son élasticité naturelle. Un périnée en meilleure santé passe aussi par une plus grande prise de conscience. En expérimentant plusieurs manières de bouger on mobilise le périnée et, plus il est mobile, plus les sensations sont amplifiées.

4- Le périnée se raffermit en se contractant à répétition pour essayer de retenir les boules de Geisha =

Les Boules de Geisha sont juste des accessoires de stimulation sexuelle et sont des Sex-Toys. Ils ne renforcent pas du tout le Plancher Pelvien et bien au contraire l’épuisent si elles sont portées trop longtemps !! Elles permettent une meilleure vascularisation des muscles vaginaux, pour plus de sensations, ainsi qu’une meilleure lubrification ce qui accroit petit à petit les sensations lors des rapports sexuels.

5- Les premières semaines suivant l'accouchement, on peut faire des sports provoquant des pressions abdominales, porter des charges lourdes ou même passer l'aspirateur.

Il faut aussi absolument éviter tous les sports, exercices ou Abdos HYPERPRESSIFS. Ceux-ci créent une pression intra-abdominale élevée, de haut en bas, ce qui appuie sur le périnée qui aura ensuite tendance à descendre et provoquera la venue d’incontinence urinaire répétitive liée à l’effort! Le trampoline, le saut à la corde, le rameur, La course à pied, les abdos « classiques » hyperpressifs sont les sports les plus traumatisants ! Laissez donc tomber les Crunchs: abdos où l’on garde les pieds au sol et préférez le gainage, aussi appelée la planche ! Les chocs à chaque saut ou à chaque foulée impactent tout le Périnée ! Ainsi il n’est pas rare de voir des coureuses invétérées avoir des problèmes d’incontinence urinaire et même d’être obligées de mettre un tampon avant leur séance de sport. Préférez donc les sports plus doux, comme la marche «rapide», la Marche Nordique, la natation, et le vélo simple ou elliptique (pas le VTT !) si vous souhaitez pratiquer une activité de cardio-training soutenue; ou bien des activités telles le Yoga, QiGong, Tai Chi, certains exercices de Pilates pour débutants, etc. Pour bien protéger son périnée, il faut toujours travailler avec la respiration correcte, une posture juste ainsi que des alternances de temps de travail/repos , etc.

6- La rééducation périnéale et pelvienne n’est pas efficace pour les personnes âgées.

Les personnes âgées souffrant d’un problème lié au plancher pelvien, comme de l’incontinence (urinaire ou fécale) ou encore une descente d’organe, ont tendance à se dire «je suis trop veille pour cela, ce ne sera pas efficace»…

Pourtant, il n’est jamais trop tard pour commencer à faire de la Rééducation Pelvi- Périnéale. Même si les problèmes existent depuis longtemps ou que l’accouchement date de plusieurs années, la Rééducation Pelvi- Périnéale sera souvent efficace pour améliorer le quotidien.

7- Les hommes ne peuvent pas faire de rééducation périnéale, car ils n’ont pas de périnée.

La rééducation périnéale et pelvienne s’adresse autant aux hommes qu’aux femmes. Contrairement à certaines croyances l’homme a un périnée et un plancher pelvien mais il est légèrement différent ! Le plancher pelvien de l’homme prend son origine au pubis, entoure la base du pénis et de l’anus et va jusqu’au coccyx. Il comprend l'extrémité de la voie digestive et une partie des voies urinaires et génitales. Il assure la continence des urines, des selles et des gaz, le support pelvien et la stabilisation lombo-pelvienne tout en participant à la fonction sexuelle. Il est en général moins fragile que celui des femmes. L’homme peut, comme la femme, souffrir de problèmes associés au plancher pelvien comme l’incontinence ou les douleurs périnéales. Quant au périnée masculin, il peut être altéré par des problèmes de santé qui touchent la prostate.

8- Tout le monde devrait faire des exercices de Kegel pour renforcer son plancher pelvien.

Les exercices de Kegel sont une série d’exercices permettant de renforcer les muscles du périnée. Bien qu’ils soient reconnus pour être très efficaces pour de nombreux problèmes, ils ne sont pas des exercices magiques et peuvent même s’avérer inappropriés pour certaines personnes.

Pour les personnes qui souffrent de tension de la région pelvienne au repos (hypertonique), les objectifs de traitement sont différents. Il est démontré que ces patients ont une faiblesse et un manque d’endurance du plancher pelvien. Il leur faut donc apprendre à relâcher pour savoir contracter et apprendre à contracter pour savoir relâcher. On recherche alors une normalisation, un équilibre.

De plus, ces patients perdent souvent les contractions réflexes à l’effort (toux, éternuement, levé de charges, sauts) et il est donc important de travailler cet aspect très important.

De nombreuses personnes ne savent pas bien comment exécuter ces exercices (elles poussent au lieu de remonter, elles compensent avec un autre muscle, etc). Elles empirent la situation, ne voient pas leur situation s’améliorer et se découragent. On estime qu’environ 1 femme sur 2 ne fait pas bien ses exercices de Kegel.

Les exercices de Kegel doivent être maîtrisés par la personne, mais aussi adaptés à sa condition. Si le patient ne sait pas les réaliser correctement, il n’y a pas de honte à demander le soutien et l’aide explicative du Kiné. qui donnera des indications sur la fréquence d’exécution qui correspond à la situation (combien de temps tenir, combien de fois par jour, dans quelle position, etc.).

9- Seules les femmes en post-Partum sont concernées par la descente d’organes…

Bien que les femmes ayant connu un ou plusieurs accouchements soient les plus touchées par cette problématique (50 % des femmes qui ont accouché ont un prolapsus), celle-ci peut également survenir chez les femmes n’ayant pas eu d’enfant. La constipation chronique, certaines activités intenses (lever de poids, aérobie, marathons), certaines chirurgies gynécologiques, des malformations congénitales au niveau vaginal, ou encore certains problèmes respiratoires provoquant des quintes de toux violentes et fréquentes peuvent être des facteurs de risque menant à une descente d’organes. Il est important de mentionner que ces facteurs doivent être répétés sur une longue période pour avoir une incidence sur la santé du plancher pelvien.

10- La descente d’organes est dangereuse pour la santé.

Même si elle peut paraître impressionnante, la descente d’organes n’est pas dangereuse pour la santé de la femme. Cependant, il est évident que cette problématique peut avoir un impact important sur la qualité de vie. En effet, les symptômes du prolapsus (incontinence, constipation, sensation de lourdeur, etc.) peuvent avoir un impact sur les activités de la vie quotidienne et peuvent amener la femme à restreindre certaines de ses activités.

11- La descente d’organes empêche les femmes d’avoir des relations sexuelles.

Il est vrai que la gêne, la peur qu’il soit dangereux ou impossible d’avoir une relation sexuelle, ou encore l’appréhension en regard des réactions du partenaire peuvent avoir des conséquences sur la sexualité de la femme. En réalité, une fois que l’on comprend ce qui se passe et que l’on travaille à améliorer la situation, les relations sexuelles avec ou sans pénétration peuvent très bien avoir lieu. En rééducation périnéale, l’éducation fait partie intégrante du traitement de manière à ce que la femme comprenne sa problématique. D’ailleurs, la sexualité est discutée autant que les autres symptômes potentiels. Les explications et les exercices ont pour but de rassurer la femme qui pourra reprendre ou continuer à avoir des relations sexuelles la plupart du temps sans douleur.

12- La descente d’organes rime forcément avec Incontinence Urinaire.

Contrairement aux idées reçues, l’incontinence urinaire ne va pas forcément de pair avec la descente d’organes. Il est tout à fait possible de souffrir d’incontinence urinaire sans pour autant être touchée par un prolapsus. Toutefois, 50 % des femmes ayant de l’incontinence urinaire à l’effort ont un prolapsus de la vessie.

13- Le Kiné Spécialiste en Rééducation Périnéale peut toujours remonter les organes descendus.

Contrairement aux croyances populaires, le Kiné. ne remontera pas les organes descendus. Il travaillera avec la patiente afin de diminuer les symptômes, de renforcer le support qui permet aux organes d’être bien placés et d’améliorer la qualité de vie. Le Kiné. peut également aider, par des conseils de prévention, à ce que la descente d’organes progresse moins rapidement.

Par ailleurs, de nouvelles études démontrent qu’avec l’entraînement du plancher pelvien, il est possible de diminuer l’ampleur du prolapsus chez environ 20 % des femmes ayant un petit ou moyen prolapsus, comparativement à un groupe contrôle. Voilà encore une bonne raison de consulter un Kiné. Spécialiste en rééducation périnéale si le patient a un prolapsus!

14- C’est normal de porter des couches lorsque l’on a des fuites urinaires.

Il s’agit d’un élément marketing assurant des ventes. Les publicités voudraient nous faire croire les fausses croyances perpétuées de mère en fille… Mais si vous avez des fuites, parlez-en il y a sans doutes d’autres solutions…

15- L’électrostimulation périnéale peut-elle être réalisée avec n’importe quel appareil d’électrostimulation ?

Les électro stimulateurs périnéaux sont conçus pour émuler un courant de type STIM adapté aux muscles périnéaux. L’intensité et la modulation sont donc très différentes des appareils conçus pour les sportifs. Le dispositif d’électrostimulation périnéal est conçu uniquement pour une utilisation sur les muscles périnéaux et n’est pas adapté à une autre utilisation.

16- Il est important d’aller très souvent aux toilettes !

Sachez que le fait d’aller aux toilettes plus de dix fois par jour, d’avoir des fuites urinaires ou encore d’avoir envie d’uriner lorsqu’il fait froid ou lorsque l’on entend de l’eau coulé sont des indications à la rééducation périnéale et sont des comportements « pathologiques » et non physiologiques.

17- Il faut toujours s’asseoir sur la cuvette des toilettes

C’est bien de s’asseoir aux WC mais pas n’importe comment ! :

· Il faut avoir les pieds en appui sur le sol

· Il faudrait si possible utiliser une petite marche ou un tabouret physiologique efficace style le « Squatty Potty». En surélevant les genoux par rapport au niveau des fesses, le marchepied apporte une aide réelle. En fait, plus la flexion des hanches est importante, plus le canal recto-anal est aligné, et moins il est éprouvant de déféquer. Tant pour les enfants, que les adultes et les personnes âgées, l’avantage du tabouret physiologique , c’est son côté pratique et son ergonomie.

Par contre c’est vrai que certaines circonstances, comme des toilettes publiques sales, poussent à ne pas s’asseoir sur la cuvette. Souvent lorsqu’on n’est pas chez soi, on ne se pose pas sur le rebord des toilettes. L’inclinaison entre le rachis et le périnée n’est pas bonne. Cet état de contraction force à pousser sur le périnée et le sphincter urinaire ne peut pas se relâcher correctement. De ce fait on vide moins bien la vessie. A la fin, additionné avec tous les autres facteurs (âge, ménopause…), ce genre de réflexe peut entraîner une dysfonction de l’appareil vésico sphinctérien chez la femme.

18- Il faut savoir se retenir de faire pipi plus de 5 heures

A cause de certains environnements professionnels ou tout simplement par mauvaise habitude, certaines personnes, notamment les femmes, ne vont jamais aux toilettes. Le bon rythme pour aller uriner équivaut à toutes les 4 à 5 heures. La vessie est un muscle, et l’obliger à se laisser distendre 8 heures d’affilée sans aller aux toilettes l’emplit d’un trop grand volume d’urine par rapport à sa capacité normale (450 à 500 cm3) et l’empêche de fonctionner correctement. Il finit par ne plus pouvoir se retenir et peut se contracter sur un besoin urgent, à l’origine d’une fuite urinaire. A la longue, la vessie finit par se distendre et l’équilibre vésico-sphinctérien est altéré.

19- Il faut Boire beaucoup après 17 heures

Tisanes et soupes avant d’aller se coucher impliquent souvent de se relever dans la nuit pour uriner. Cette habitude est déconseillée aux personnes qui prennent des médicaments pour dormir, des diurétiques ou aux personnes âgées chez qui le volume d’urine produit pendant la nuit peut devenir plus important. En quoi cela favorise-t-il l’incontinence ? Sommeil trop lourd et vessie trop remplie peuvent entraîner des fuites nocturnes. C’est une situation difficile à gérer car on ne peut pas sevrer les patients de leurs médicaments et de leurs mauvaises habitudes. L’idéal serait d’arriver à moins boire le soir après 17 heures.

Il ne faut pas abuser de Vin blanc ou Champagne! :

Chez certaines personnes la muqueuse vésicale peut être sensible à certains aliments ou boissons comme le vin blanc ou le champagne, ce qui peut entraîner des envies d’uriner plus fréquentes. Devoir aller aux toilettes trop souvent peut entraîner des fuites urinaires d’hyperactivité liées à une hyperactivité vésicale. Au premier besoin la personne court aux toilettes alors qu’il faudrait l’inhiber et attendre que la vessie soit pleine. Car le jour où celle-ci sera trop remplie, la personne ne parviendra pas à contrôler ce besoin urgent.

20- Le type d’alimentation et le gras ne jouent pas sur le risque d’incontinence

Toutes les mauvaises habitudes alimentaires (malbouffe) et comportementales (sédentarité) à l’origine du syndrome métabolique, dont font partie obésité (on parle ici d’IMC supérieur à 30) et le diabète, sont corrélés à un plus haut taux d’hyperactivité vésicale et également d’incontinences liées à l’effort. La force de pression sur l’urètre et les systèmes de soutien de muscles peut entraîner une fuite de l’urine par petits jets. L’hyperpression abdominale liée au surpoids et la sollicitation excessive du périnée qu’il entraîne peut causer des fuites urinaires.

Plusieurs études chez des patientes en surpoids souffrant d’incontinence urinaire ont montré qu’avec la perte de poids, l’incontinence pouvait disparaître.

N'hésitez pas à me contacter : veronique@kineabeels.be

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